Concerto pour athées
Comme tu es superbe et terrifiant
seul, debout dans ta loge stérile
vêtu de blanc, d'or et te peignant
le visage d'un fard de vérité fébrile
Les cloches sonnent, sonnent
à en crever le tympan des athées
où dans ta tête, des paroles de star résonnent
pour l'éternité, tu as pour guide un livre dépassé
Un vieil orgue flétri, joue quelques requiems
Tes groupies déjà installées, montrent bonne mine
pendant que toi, à tue-tête, tu cries : « je vous Aime ! »
Le messager de Dieu est là, les spots s'illuminent
Atteignant doucement mais sûrement ta destinée
Tu prends ta croix pour guitare, chants démodés
Devant cette foule de naïveté complètement enveloppée
tu jouis de les voir se traîner à tes pieds
Tu transpires, te déchaînes de bonheur
en voyant ces pantins que tu réanimes
injectant cette potion pourrie dans leur coeur
qu'est tout ce cinéma qui les anime
Les spots s'assombrissent peu à peu en piété
Tout le monde se tait, fin du carnaval
Et toi, tu pars revêtir la cape de mendicité
passant dans les rangs, tu leur chantes : « T'as pas cent balles ?... »
[Annie Subra]